bonace

bonace

bonace [ bɔnas ] n. f.
• fin XIIe; provenç. bonassa, du lat. pop. °bonacia, réfect. du lat. malacia (gr. malakia, de malakos « mou »), senti comme dér. de malus
Mar. Calme plat de la mer après ou avant une tempête. Profiter de la bonace. ⊗ CONTR. Tempête. ⊗ HOM. Bonasse.

bonace nom féminin (latin populaire bonacia, du latin classique malacia, calme de la mer, avec influence de bon) En mer, calme plat entre deux périodes de mauvais temps. ● bonace (difficultés) nom féminin (latin populaire bonacia, du latin classique malacia, calme de la mer, avec influence de bon) Orthographe et sens Ne pas confondre ces deux homonymes. 1. Bonace n.f. = calme de la mer avant ou après une tempête. 2. Bonasse adj. = trop bon, bon par faiblesse. ● bonace (homonymes) nom féminin (latin populaire bonacia, du latin classique malacia, calme de la mer, avec influence de bon) bonasse adjectifbonace (synonymes) nom féminin (latin populaire bonacia, du latin classique malacia, calme de la mer, avec influence de bon) En mer, calme plat entre deux périodes de mauvais temps.
Synonymes :
Contraires :

bonace
n. f. MAR Calme plat.

⇒BONACE, subst. fém.
Rare, vieilli. État d'une mer très tranquille, calme plat :
1. Il faut l'embrun, le sel amer,
Et la bonace après l'orage,
Et faire plusieurs fois naufrage,
Quand on veut être un loup de mer.
J. RICHEPIN, Mes paradis, 1894, p. 50.
P. anal. (cf. accalmie ex. 8) :
2. Il en est des êtres comme des mers; chez les uns l'inquiétude est l'état normal; d'autres sont une Méditerranée, qui ne s'agite que pour un temps et retombe en la bonace.
RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel, 1923, p. 105.
P. métaph. État d'une personne dépourvue de toute agitation, période de répit :
3. Il aimait la lecture des journaux, les plaisirs immobiles, les conversations tièdes, les jeux de mots. Il était appliqué, silencieux et semblait modeste. On oubliait volontiers Ferdinand (...). Et, soudainement, après de longues bonaces, Ferdinand éclatait. Pendant une minute, pendant une heure entière, Ferdinand était soulevé de frénésie.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 136.
PARAD. a) (Quasi-)synon. immobilité, placidité, tranquillité. b) (Quasi-)anton. colère, emportement, fureur, turbulence.
Rem. S'écrit except. bonasse : ,,cœur tu n'as pas plié / dans la bourrasque, / ô cœur vas-tu sombrer / dans la bonasse`` (PÉGUY, Quatrains, 1924, p. 542).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Homon. : bonasse. 3. Forme graph. — Ac. Compl. 1842 mentionne : ,,bonache. Mot employé par Rabelais pour Bonace``.
ÉTYMOL. ET HIST. — Début XIIIe s. bonace (Mir. de Sardenai, 181 dans GDF. Compl.); av. 1266 bounasse (Assises de Jérusalem, chap. 46 dans JAL1, s.v. bounasse); début XIVe s. bonasse (Gestes des Chiprois, II, Hist. armen. des crois., VI, 710 dans GDF. Compl.); 1402 id. (Conquête des Canaries dans JAL1); 1606 bonace et bonasse (NICOT); noté comme ,,tombé en désuétude`` par JAL1.
Du lat. vulg. bonacia, altération d'apr. l'adj. bonus « bon », du lat. malacia « calme de la mer » pris pour un dér. de malus « mauvais », et qui est en réalité emprunté au gr. class. « faiblesse de constitution, mollesse, manque d'énergie » (Vidos dans Z. fr. Spr. Lit., t. 58, 1934, pp. 448-449 et dans Mélanges Fouché, Paris, 1970, pp. 45-49). L'a. prov., l'a. cat., l'a. port., l'esp., l'ital. (début XIIIe s. lat. médiév. bonacia, Buoncompagno, chroniqueur de Florence, dans DU CANGE t. 1, p. 697a) sont eux aussi directement issus du lat. vulg. Étant donné l'ancienneté du mot dans l'ensemble de la Romania, cette hyp. semble préférable à celle d'un empr. à l'ital. bonaccia (Vidos dans Archivum romanicum, t. 14, 1930, p. 136), non attesté d'ailleurs dans la lang. littér. avant Dante au sens de « beau temps » et avant le XIVe s. au sens de « calme de la mer » (BATT.); seule, la forme fr. bonache 1552 (RABELAIS, Quart livre, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 361) est le reflet de l'ital., SAIN. Lang. Rab. t. 1, p. 116 (de même que la forme bounasse av. 1266 supra, pourrait être celui du prov., dont la forme bounaço est notée par MISTRAL).
Contestant, entre autres, le caractère pop. du lat. malacia, Keller dans FEW t. 6, 1, pp. 78-80 et dans R. Ling. rom., t. 23, 1959, pp. 287-292 voit dans les mots rom. des dér. du lat. bonus (même hyp. déjà formulée par DIEZ5, p. 58), à travers soit l'a. génois bonaza (bonaccia), XIIIe s., soit l'a. prov. bonassa, le subst. a. prov. fém. mar « mer » étant sous-entendu; Vidos dans Mélanges Fouché, loc. cit., écarte ces intermédiaires compte tenu de l'égale ancienneté du mot dans l'ensemble de la Romania et justifie le caractère pop. de malacia en lat. chrétien.
STAT. — Fréq. abs. littér. :18.
BBG. — HOPE 1971, p. 30. — KELLER (H.-E.). Notes d'étymol. gallo-rom. et rom. R. Ling. rom. 1959, t. 23, pp. 287-292.

bonace [bɔnas] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; bounasse, av. 1266; provençal bonassa, du lat. pop. bonacia, réfection d'après bonus « bon » du lat. malacia « calme de la mer », du grec malakia, de malakos « mou », senti comme un dér. de malus « mauvais ».
1 Mar. Calme plat de la mer après ou avant une tempête. Repos, tranquillité. || Profiter de la bonace pour s'embarquer.
1 Un orage si prompt, qui trouble une bonace,
D'un naufrage certain nous porte la menace (…)
Corneille, le Cid, II, 3.
2 Fig. Vx ou littér. État de paix. Apaisement, calme, quiétude, tranquillité.
2 Nous n'avons rien qui menace
De troubler notre bonace (…)
Malherbe, II, 2, in Littré.
3 Quand les choses s'adouciront, il ne s'endormira pas, pour cela, dans la bonace (…)
Guez de Balzac, Avis écrit.
4 (…) je suis sûr que, malgré ma bonace charnelle, si je me trouvais en face de certaine femme dont la vue m'affole, je céderais.
Huysmans, En route, p. 155.
5 Ah que de besogne ! Quel théâtre autour de moi déchaîné, quelles patiences sournoises du mal dans ses bonaces, quelle imagination du bruit.
François Nourissier, le Maître de maison, p. 175.
CONTR. Bourrasque, grain, ouragan, tempête. — Agitation, inquiétude, nervosité, trouble.
HOM. Bonasse.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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